Passons à ces grandes salles de fauteuils d'un rouge moelleux que j'adore... dans l'absolu, rien ne les différencie de nos salles françaises, même odeur indéfinissable de poussière amassée dans des moquettes aux couleurs indéfinissables, étouffant confidentiellement les pas du spectateur. Même cérémonial des films à venir, même obscurité déchirée par un écran impeccable, tout est en place, rideau !
Sauf que...dès le début, rien ne va plus... à quelques pas de l'écran, un bruit d'abord incertain et suspect, puis amplifié, s'abat sur mes "pauvres" épaules.
Je n'ose me retourner, paralysée par cette mélodie très cadencée à l'odeur caramélisée, de petites dents semblent broyer une myriade de noisettes, horreur, je viens d'atterrir dans un cinéma qui accepte les écureuils, une horde d'écureuils cassant, rongeant, déchirant, mastiquant et avalant des seaux de ...POP-CORN !
Glissant et m'enfonçant dans mon siège, assiégée de toutes parts par la mélopée de ces rongeurs, je tente de m'enfermer dans le film, fixant l'écran pour faire abstraction des cric, croc, crrrrr et scrunch...me voilà prise au piège, attendant la fin du festin, pensant que l'issue devrait mettre favorable. C'est bien mal penser : l'écureuil américain sautille au beau milieu de la séance et recharge ses provisions hivernales. Je suis faite et défaite, l'écureuil m'a mise à mal, ce n'est que partie remise, en attendant la trêve printanière!